"Bat karé" est une invitation à flâner, à se perdre dans un jardin de souvenirs, où le spectateur devient promeneur d'un espace onirique. Ce jardin imaginaire s'ancre dans la mémoire de l'artiste, une réminiscence du jardin familial, où chaque élément évoque une trace du passé.

Depuis le sol, les tissus s’élèvent avec une grâce végétale, leur verticalité rappelant celle des arbres et des plantes qui s’élancent vers le ciel. Des fragrances d’herbe fraîche embaument l’air, enveloppant le visiteur dans une expérience à la fois visuelle et olfactive, un rappel subtil de la terre et de ses racines. Sur les tissus, les empreintes délicates de pétales, de feuilles et de tiges naviguent d’un tissu à l’autre, créant une rythmique semblable à celle de la nature. Des fragments restent ancrés sur les tissus, tandis que d'autres se détachent avec le temps, jonchant le sol vers un cycle de vie.

Une temporalité s’installe, comme celle des jardins, où chaque cycle de la nature est à la fois éphémère et éternel. Chaque motif, chaque texture, chaque parfum compose un langage silencieux, un dialogue entre le vivant et le textile, entre la nature et l’art. Les empreintes de végétaux se dessinent comme des poèmes visuels, évoquant la beauté éphémère et la persistance des choses simples. C’est une œuvre qui respire, qui murmure l’intimité d’un jardin disparu, recréé dans la lumière douce des souvenirs et l’ombre des rêves.